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◉ Introduction
Cyclospora cayetanensis est un parasite protozoaire appartenant au phylum Apicomplexa et est l'agent étiologique de la cyclosporose chez l'homme. Ce coccidien intestinal est principalement transmis par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par des oocystes sporulés, souvent trouvés sur des produits frais tels que les framboises, le basilic et la laitue.
Cyclospora cayetanensis est reconnu pour causer des épidémies de gastro-entérite, particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales. Le parasite affecte des individus de tous âges, avec une incidence particulière chez les personnes immunodéprimées, chez qui les symptômes peuvent être plus sévères et prolongés.
Les symptômes courants de l'infection comprennent la diarrhée aqueuse, des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une fatigue extrême et une perte de poids. Ces symptômes peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines, et dans certains cas, des rechutes peuvent survenir.
Le diagnostic de la cyclosporose est complexe en raison de la similitude morphologique des oocystes de Cyclospora avec ceux d'autres coccidiens, comme Cryptosporidium. Des techniques spécifiques de coloration et de microscopie, ainsi que des méthodes moléculaires, sont nécessaires pour une identification précise du parasite.
Photo 01: Oocyte de Cyclospora cayetanensis
◉ Classification
- Embranchement : Apicomplexes.
- Classe : Conoidasida.
- Ordre : Eucoccidiorida.
- Famille : Eimeriidae.
- Genre : Cyclospora
- Espèce : C. cayetanensis
◉ Morphologie
La morphologie de Cyclospora cayetanensis est principalement observée sous forme d'oocystes dans les selles des patients infectés. Voici les caractéristiques de ces oocystes :
Oocystes
- Forme : Les oocystes sont sphériques et non réfringents.
- Taille : Ils mesurent de 8 à 10 μm de diamètre.
- Structure interne :
- Chaque oocyste contient deux sporocystes.
- Chaque sporocyste renferme deux sporozoïtes. Ainsi, chaque oocyste sporulé contient un total de quatre sporozoïtes.
- Les sporozoïtes mesurent 1,2 μm par 9,0 μm et sont en forme de croissan.
◉ Cycle de Vie de Cyclospora cayetanensis
Le cycle de vie de Cyclospora cayetanensis commence par l'ingestion d'un oocyste. L'oocyste contient deux sporocystes, chacun renfermant deux sporozoïtes.
Voici les principales étapes du cycle de vie :
- Ingestion : L'humain ingère des oocystes sporulés présents dans l'eau ou les aliments contaminés.
- Libération des Sporozoïtes : Une fois à l'intérieur de l'hôte humain, les cellules de l'intestin grêle fournissent un environnement propice à la libération des sporozoïtes.
- Reproduction Asexuée : Les sporozoïtes subissent une reproduction asexuée, produisant de nombreux mérozoïtes.
- Développement Sexué : En plus de la reproduction asexuée, les sporozoïtes se développent sexuellement, produisant des macrogamétocytes (femelles) et des microgamétocytes (mâles).
- Formation des Oocystes : Les gamétocytes mâles et femelles s'unissent pour former des oocystes. Les humains infectés excrètent des oocystes immatures dans les selles.
- Maturation des Oocystes : Sous des conditions optimales, les oocystes continuent à se développer et à mûrir à l'extérieur du corps humain, un processus qui peut prendre une ou plusieurs semaines.
- Sporulation : Une fois le processus de maturation terminé, les oocystes sporulés sont capables de débuter un nouveau cycle d'infection.
Aucun réservoir animal n'existe pour Cyclospora cayetanensis, ce qui signifie que les humains sont les seuls hôtes connus.
◉ Caractéristiques Cliniques
L'infection par Cyclospora cayetanensis se manifeste principalement par une diarrhée aiguë fréquente et aqueuse, pouvant atteindre jusqu'à sept selles par jour. Les patients ressentent souvent des douleurs abdominales sous forme de crampes et des nausées accompagnées de vomissements.
Une fatigue intense est courante, accompagnée d'une perte d'appétit (anorexie) et d'une perte de poids due à la malabsorption et à la diarrhée persistante. Une fièvre légère peut survenir au début de l'infection, et des douleurs musculaires généralisées (myalgie) sont également fréquentes.
La diarrhée peut s'atténuer d'elle-même en 3 à 4 jours, mais il n'est pas rare de voir des rechutes sur une période de 4 à 7 semaines.
Chez les patients immunodéprimés, y compris ceux atteints du VIH/SIDA, les symptômes peuvent persister jusqu'à 12 semaines et être plus graves.
◉ Diagnostic biologique
1. Microscopie à Fond Clair
Les oocystes apparaissent comme des sphères réfringentes de 8 à 10 μm avec une paroi distincte, mais peuvent être confondus avec d'autres objets.
2. Microscopie à Fluorescence UV
La paroi des oocystes autofluoresce sous UV. Une fluorescence bleue intense est obtenue avec le filtre UV préféré (330 à 365 nm).
3. Apres coloration
- Coloration Ziehl-Neelsen Modifiée : Les oocystes sont colorés en rouge vif et contiennent quatre sporozoïtes agencés autour d'un corps résiduel arrondi.
- Coloration au Safranine : Les organismes se colorent en orange avec la safranine, certains organismes se colorant en rouge vif avec une apparence tachetée sans organisation interne visible.
- Coloration de Heine : Oocystes non colorés et très réfringents sur fond rose de la préparation
- Les autres colorations courantes, y compris Giemsa et trichrome, ne sont pas adéquates pour la détection fiable de Cyclospora.
4. Immunoessais basés sur les antigènes
Les immuno-essais basés sur les antigènes sur des échantillons de selles fraîches, congelées ou préservées (sans PVA) offrent une méthode directe pour démontrer les infections par Cryptosporidium et sont spécifiques mais de sensibilité variable.
5. Diagnostic Moléculaire
Plusieurs protocoles de PCR conventionnelle et en temps réel ont été développés pour détecter spécifiquement Cyclospora cayetanensis dans les selles.
6. Biopsies intestinales
Les biopsies intestinales révèlent une atrophie villositaire et des modifications inflammatoires aiguës et chroniques dans la lamina propria.
◉ Conclusion
Cyclospora cayetanensis est un protozoaire coccidien qui provoque des infections intestinales, principalement dans les régions tropicales et subtropicales. Le diagnostic précis de ce parasite nécessite des techniques de laboratoire spécifiques en raison de sa similarité avec d'autres parasites.
Le traitement efficace au triméthoprime-sulfaméthoxazole (TMP-SMX) aide à atténuer les symptômes et à réduire la durée de la maladie. Une vigilance accrue et des mesures de prévention sont essentielles pour contrôler la propagation de ce parasite.