Entamoeba coli : Classification, Manifestations cliniques et Identification
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◉ Introduction
Entamoeba coli est une amibe intestinale non pathogène faisant partie de la famille des Entamoebidae. Bien qu'elle soit souvent confondue avec l'Entamoeba histolytica, l'agent pathogène de la dysenterie amibienne, E. coli est généralement considérée comme sans danger pour l'homme.
Cette amibe est largement répandue dans le monde entier, avec une prévalence variable selon les régions. Elle est courante dans les régions tropicales et subtropicales, ainsi que dans les zones où les conditions sanitaires sont précaires.
Entamoeba coli passe par des formes trophozoïtes mobiles et des kystes résistants dans son cycle de vie, ce qui la rend identifiable dans les selles lors d'examens microscopiques.
Photo 01: Kyste d'Entamoeba coli
◉ Classification
- Embranchement : Protozoaires (unicellulaires)
- Sous-embranchement : Sarcomastigophora (unicellulaires qui se déplacent par des pseudopodes ou des flagelles)
- Classe : Rhizopodes (unicellulaires qui se déplacent par des pseudopodes)
- Ordre : Amoebida
- Genre : Entamoeba
- Espèce : Entamoeba coli
Photo 02: Classification d'Entamoeba coli
◉ Morphologie
◉ 1. Trophozoïte
- Taille : Les trophozoïtes vivants d'Entamoeba coli sont généralement plus grands que ceux d'Entamoeba histolytica, avec une taille variant de 15 à 50 μm.
- Motilité : Leur motilité est lente et se fait grâce à des pseudopodes larges et courts. Cette motilité lente est une des caractéristiques qui les distinguent d'autres amibes.
- Noyau : Le noyau des trophozoïtes d'E. coli possède un caryosome modérément large, en forme de tache, souvent situé de manière excentrique.
- Chromatine : La chromatine sur la membrane nucléaire est habituellement regroupée et irrégulièrement distribuée, ce qui est une caractéristique distinctive de cette amibe.
- Cytoplasme : le cytoplasme des trophozoïtes d'E. coli apparaît granuleux et contient plusieurs vacuoles.
◉ 2. Kyste
- Les trophozoïtes d'Entamoeba coli commencent à se transformer en kystes en éliminant leur nourriture non digérée et en se condensant pour former des précystes.
- La présence de huit noyaux vésiculaires dans les kystes matures est une caractéristique distinctive. Ces noyaux présentent un endosome, une petite masse dense de matériel nucléaire, situé de manière excentrique, c'est-à-dire décentré.
- Les kystes plus jeunes peuvent avoir moins de noyaux, variant de un à quatre, ce qui peut aider à identifier le stade de maturation du kyste. Cela signifie que le nombre de noyaux peut indiquer si le kyste est en phase précoce ou avancée de son développement.
- Les corps chromatoïdaux sont des structures visibles dans les kystes, souvent en forme d'aiguille ou irrégulières avec des extrémités éclatées. Leur présence et leur forme peuvent varier, mais ils fournissent des indices supplémentaires pour l'identification des kystes.
- Les kystes matures d'E. coli mesurent entre 10 et 35 μm.
◉ 3. Après l'ingestion du kyste d'Entamoeba coli
- Ingestion du kyste : Lorsqu'une personne ingère des kystes d'Entamoeba coli, ceux-ci passent par le système digestif jusqu'à atteindre l'intestin.
- Excystation : Dans l'intestin, les kystes subissent un processus appelé excystation. C'est la transformation des kystes en trophozoïtes. Le kyste libère un méta-kyste, une forme intermédiaire avant de devenir des trophozoïtes pleinement fonctionnels.
- Division du Cytoplasme : Une fois libéré, le méta-kyste subit une division du cytoplasme. Ce processus implique que le contenu cellulaire du méta-kyste se divise pour former plusieurs trophozoïtes.
- Formation des Trophozoïtes Méta-kystiques : Les trophozoïtes méta-kystiques sont les formes mobiles et actives du parasite qui émergent du méta-kyste. Ils se développent et commencent à se diviser dans l'intestin.
- Multiplication : Ces trophozoïtes se multiplient par fission binaire, augmentant ainsi leur nombre dans la lumière intestinale.
◉ Caractéristiques Cliniques
E. coli est généralement considéré comme un protozoaire non pathogène, ce qui signifie qu'il ne provoque pas de maladies. La présence de ces kystes dans les selles peut être due à une contamination environnementale ou à l'ingestion de kystes infectieux, mais sans lien direct avec les symptômes de diarrhée.
◉ Diagnostic biologique
◉ 1. Collecte d'échantillons
Il est souvent recommandé de collecter un minimum de trois échantillons de selles. Cela augmente les chances de détecter les parasites, car leur présence dans les selles peut varier d'un jour à l'autre.
◉ 2. Examen microscopique
État frais
Consiste à placer un échantillon de selles mélangé avec une solution saline sur une lame de microscope pour une observation directe.
Cette méthode permet de voir les trophozoïtes (forme mobile de l'amibe), indiquant une infection active.
Après coloration
La coloration au trichrome ou à l'hématoxyline ferrique est couramment utilisée. Ces colorations mettent en évidence les structures des parasites, comme les noyaux et les caryosomes, facilitant leur identification précise.
Technique de concentration
Cette technique consiste à traiter les échantillons de selles pour augmenter la concentration de parasites, notamment les kystes. Cela facilite leur détection sous le microscope.
Note:
- Il est souvent extrêmement difficile de différencier E. coli, qui est non pathogène, du groupe potentiellement pathogène E. histolytica/E. dispar.
- Des kystes contenant jusqu'à 16 noyaux puissent parfois être observés
- E. coli peuvent également être confondus avec des cellules humaines, y compris les polynucléaires neutrophiles (PMNs) et les macrophages.
◉ Conclusion
Bien que l'Entamoeba coli soit un non-pathogène, son identification correcte est essentielle pour différencier cette amibe des espèces pathogènes et pour comprendre la prévalence de cette infection dans différentes populations. Il est important de noter que, même si l'infection par E. coli ne nécessite pas de traitement spécifique, sa présence indique souvent une exposition à des conditions hygiéniques inadéquates, nécessitant des mesures préventives appropriées.