Tétracyclines


    Les cyclines sont des antibiotiques isolés de souches de Streptomyces, aujourd’hui obtenus par hémisynthèse.

Les cyclines possèdent toutes un noyau à quatre cycles de type “naphtacène-carboxamide”, sur lequel divers radicaux viennent se substituer sur les carbones du système cyclique, dont de nombreux groupements hydroxy.


 Tétracyclines

Classification :

En fonction de leur temps de demi-vie, les tétracyclines sont classées en molécules de:

Première génération :: la tétracycline, chlortétracycline , oxytétracycline

Ces deux molécules (chlortétracycline , oxytétracycline .) ne sont plus commercialisées que sous forme de pommade et de collyre, pour une antibiothérapie locale, ophtalmique ou dermatologique. L’oxytétracycline est également commercialisée, en association, sous forme de poudre auriculaire.

Deuxième génération :: doxycycline , lymécycline , méthylènecycline (ou métacycline) , minocycline.

Troisiéme génération :: Tigécycline : un antibiotique réservé à l’usage hospitalier.

Mécanisme d’action :
1-la pénétration à la bactérie :

Deux processus interviennent au cours de la pénétration :

-Diffusion passive à travers la paroi qui est différente chez les bactéries à GRAM+ et absorption active au niveau de la membrane cytoplasmique qui est spécifique des cyclines et présente chez tous les procaryotes.

-Diffusion passive à travers la paroi qui est différente chez les bactéries à GRAM+ et absorption active au niveau de la membrane cytoplasmique qui est spécifique des cyclines et présente chez tous les procaryotes.

-Dans le cytoplasme, les tétracyclines chélatent à nouveau des ions Mg 2+ pour pouvoir se fixer au niveau de leur cible ribosomale.

2-Action au niveau du ribosome :

Les tétracyclines sont des inhibiteurs de la phase d’élongation de la synthèse protéique, Elles se fixent au niveau de la sous unité 30S du ribosome bactérien. Pour empêcher la fixation de l’aminoacyl ARNt .

Ces molécules sont peu actives sur les cellules eucaryotes car elles possèdent une faible affinité pour les ribosomes 80S, en revanche elles peuvent interagir avec les ribosomes 70S des mitochondries ce qui rend compte de leur utilisation pour le traitement d’infections dues à des parasites comme Plasmodium falciparum, Entamoeba histolytica, leishmania major, trichomonas vaginalis et Toxoplasma gondii


• Spectre d’activité :

Sont bactériostatiques à très large spectre

Bacilles gram négatif et autres bactéries a multiplication intracellulaire :

-Pasteurella, Brucella, Chlamydia, Coxiella, Rickettsies, Mycoplasmes, Spirochètes, Leptospires, et Borrelia.

-Yersinia, Haemophilus, Bordetella pertussis et francisella tularensis sont toujours sensibles ainsi que les vibrionaceae et pseudomonas pseudomalei

-Gardenella vaginalis est encore sensible bien que 25% d’entre eux sont résistant.

-La résistance acquise est élevée pour les entérobactéries cependant les souches hospitalières sont les plus souvent résistantes et présentent une résistance croisée avec l’ampicilline et le chloramphénicol .

-Legionella pneumophila ainsi que Bactéroides sont résistants

Bacilles gram positif :Les tétracyclines ont une bonne activité pour la majorité des BG+ aérobies et anaérobies sporulés (cependant la sensibilité doit être vérifiée)

Les cocci gram positif :Sont souvent résistants , sont efficaces contre de nombreux streptocoques béta hémolytiques, non hémolytiques, environ 5% de pneumocoque sont résistants aux tétracyclines.

Les cocci gram négatif :les tétracyclines restent actives sur N.gonorrhoeae. Bien que des résistances aient été décrites.

❖ Nouvelles molécules :

Dalbavancine (Xydalba®)

La dalbavancine est une molécule ancienne développée dans les années 80 et issue d’une modification de la téicoplanine. Récemment commercialisée, elle est indiquée dans le traitement des infections de la peau et des tissus mous.

Son spectre d’activité est limité aux bactéries à Gram positif. Elle est inactive sur les entérocoques résistants à la vancomycine . Elle est adminis-trée sous forme d’une injection unique

Oritavancine (Orbactiv®)

L’oritavancine est un dérivé de la vancomycine. Elle présente l’intérêt d’être active sur les staphylocoques aureus de sensibilité intermédiaire ou résistant à la vancomycine. Comme la dalbavancine, elle est inactive sur les entérocoques résistants à la vancomycine .