Glycopeptides : Utilisations, Présentation et Effet indésirable


Introduction

Les glycopeptides constituent une famille unique d'antibiotiques, principalement utilisés en clinique humaine pour lutter contre les infections à bactéries à Gram positif. Parmi eux, la vancomycine et la teicoplanine sont les deux représentants les plus couramment employés. Ces molécules sont considérées comme des antibiotiques de référence pour le traitement des infections causées par des souches résistantes, telles que les entérocoques résistants à l'amoxicilline et le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM).

◉ Les glycopeptides naturels

◉ Les dérivés hémi-synthétiques : les lipoglycopeptides

Pour faire face à l'émergence de bactéries multirésistantes, trois dérivés hémi-synthétiques des glycopeptides naturels ont été développés. Ces lipoglycopeptides offrent une activité renforcée contre les souches résistantes et une pharmacocinétique améliorée :

Structure des Glycopeptides


Les glycopeptides sont de volumineuses molécules de haut poids moléculaire (1 450 daltons pour la vancomycine et 1890 daltons pour la teicoplanine). Ils comportent un noyau central peptidique de sept acides aminés. Cette structure tridimensionnelle en forme de poche leur confère une rigidité, dont le rôle est primordial lors de la liaison de l’antibiotique à sa cible sur la paroi cellulaire.

Les différences entre les glycopeptides se situent au niveau des acides aminés 1 et 3 et des substrats attachés aux groupes aromatiques des acides aminés. Les acides aminés 1 et 3 de la vancomycine sont respectivement la leucine et une asparaginase alors qu’il s’agit de deux hydroxyphényl-glycines pour la teicoplanine.

La vancomycine est hydrosoluble si le pH est inférieur à 4 et la teicoplanine est hydrosoluble et liposoluble ce qui permet une meilleure pénétration tissulaire.

Mécanisme d’action des glycopeptides


Les glycopeptides exercent leur action antibactérienne principalement en inhibant la synthèse du peptidoglycane, un composant essentiel de la paroi cellulaire des bactéries. Cette inhibition entraîne une perturbation de la structure de la paroi, conduisant à la lyse bactérienne et donc à la mort de la cellule.

1. Mécanisme principal : Inhibition de la synthèse du peptidoglycane

1.1 Liaison aux précurseurs du peptidoglycane

1.2 Blocage des transglycosylases et transpeptidases

Cette double action inhibe à la fois l'élongation et le réticulation du peptidoglycane, entraînant une inhibition de la croissance bactérienne suivie de la mort cellulaire.

1.3 Inactivité sur les bactéries à Gram négatif

2. Mécanismes supplémentaires de la vancomycine

Outre son action principale sur la synthèse du peptidoglycane, la vancomycine possède deux autres mécanismes d'action décrits :

Spectre d’activité

Les glycopeptides possèdent un spectre d’activité étroit, ciblant principalement les bactéries à Gram positif. Les bactéries à Gram négatif sont naturellement résistantes à ces antibiotiques en raison de leur imperméabilité due à la membrane externe, avec des concentrations minimales inhibitrices (CMI) généralement très élevées (> 256 mg/L).

Activité sur les bactéries à Gram positif

Staphylococcus

Streptococcus

Enterococcus

Autres bactéries à Gram positif

Bactéries résistantes aux glycopeptides

Certaines bactéries à Gram positif et d'autres groupes bactériens sont naturellement résistants aux glycopeptides. Parmi eux :

❖ Nouvelles molécules :


Dalbavancine (Xydalba®)

La dalbavancine est une molécule ancienne développée dans les années 80 et issue d’une modification de la téicoplanine. Récemment commercialisée, elle est indiquée dans le traitement des infections de la peau et des tissus mous.

Son spectre d’activité est limité aux bactéries à Gram positif. Elle est inactive sur les entérocoques résistants à la vancomycine . Elle est adminis-trée sous forme d’une injection unique

Oritavancine (Orbactiv®)

L’oritavancine est un dérivé de la vancomycine. Elle présente l’intérêt d’être active sur les staphylocoques aureus de sensibilité intermédiaire ou résistant à la vancomycine. Comme la dalbavancine, elle est inactive sur les entérocoques résistants à la vancomycine .