Ⅰ. Introduction :
Les Gastro-entérites (GE) ou diarrhées
infectieuses
représentent une cause
majeure
de morbidité et de mortalité dans le monde.
La Gastro-entérite (GE) est définie comme une
inflammation de l'estomac et
des intestins pouvant entraîner une vaste
gamme de symptômes, allant d'infections asymptomatiques à de légères plaintes, en passant
par des
affections potentiellement mortelles pouvant entraîner la mort.
L'étude mondiale sur la charge de morbidité a estimé qu'en 2015(OMS):
- 2,39 milliards d'épisodes de diarrhée
- 1,31 million de décès.
- Chez les enfants, on estime que 957,5 millions d’épisodes
- 499 000 décès.
- En France : 3 M consultations / an chez les généralistes, 2eme cause d’admission
hospitalière.
- Plusieurs étiologies possibles : Bactéries, parasites , et virus.
- L’étiologie virale est une cause importante des Gastro-entérites
infectieuses : On
estime qu’elle est responsable
de ¾ des cas.
Transmission des Virus des Gastro-entérites
Ⅱ. Gastro-entérites à Rotavirus humain
- En latin, rota veut dire « roue »
Particules de rotavirus en microscope électronique en coloration négative au
grossissement × 198 000
Classification des Rotavirus:
☰ Ordre : Reovirales
☰ Famille : Reoviridae
☰ Sous-famille : Sedoreovirinae
☰ Genre : Rotavirus :comportent 7 groupes distincts
notés de A à G et
définis par le déterminant antigénique de la protéine interne de la capside (VP6).
Arbre phylogénétique de la famille de Reoviridae
Structure des Rotavirus :
- virus non enveloppés -75nm de diamètre.
- Le génome de rotavirus est constitué de 11 segments d’ARN
double brin portant chacun un gène
codant pour au moins une protéine.
- Leur capside icosaédrique est formée d’une triple couche de protéines : les couches externe,
intermédiaire et interne (ou core).
- Ces protéines virales comprennent :
- - 6 protéines structurales (VP)
- - 6 protéines non structurales (NSP).
Organisation de génome et structure de Rotavirus
- VP7/VP4 : La surface de la capside
- VP6 forme la couche intermédiaire
- VP2 constitue le core
- VP1 et VP3 sont associées au génome et possèdent des activités enzymatiques
indispensables à l’infectiosité du virion
- Les protéines non structurales sont quant à elles fortement impliquées dans
la
virulence du virus et la pathogenèse de la diarrhée
diversité des Rotavirus :
- Pour chaque groupe, les rotavirus peuvent être classés en
génotypes définis par les gènes
codant pour deux antigènes de capside :
- - VP7 (ou G pour glycoprotein)
- - VP4 (ou P pour protease-sensitive)
Rotavirus Classification
Working Group (RCWG) 2015
- 28 génotypes G et 39 génotypes P ont pu être définis pour les RVA
- les types G, G1-4, G8, G9 et G12, et les types P, P [8], P [6] et P [4],
sont considérés comme prédominants
dans les infections humaines
Épidémiologie des Rotavirus :
- Les infections sont endémiques dans le monde entier et ont causé plus de 200 000 décès
chez
les enfants de moins de 5 ans en 2013.
- Il y a un pic hivernal strict dans les climats tempérés,
- Les régions tropicales et subtropicales, les infections se produisent tout au long de l'année.
Répartition mensuelle de Rotavirus groupe A dans 13 CHU
FR(2006-2009)
- Les types G1 et G4 et G9 représentent
plus de 90% des souches circulant
dans les climats tempérés
- La transmission des rotavirus est avant tout féco-orale,
interhumaine, véhiculée par les mains
ou indirecte par les surfaces et objets contaminés
- La plupart des infections humaines sont causées par des rotavirus du groupe A. Cependant, les
rotavirus du groupe B ont été reconnus comme étant la cause d'épidémies de gastro-entérite aiguë
chez les enfants et les adultes en Chine dans les années 1980 et récemment à Calcutta, en Inde
et dans d'autres pays de l'Asie du Sud-Est.
- Les infections à rotavirus du groupe C sont associées à des cas isolés et à de petites
épidémies de diarrhée chez l'homme.
- D'autres types G (par exemple, G5, G8, G10, G12) sont en augmentation et pourraient même
devenir plus répandus, (zones tropicales et subtropicales.)
Physiopathologie des Rotavirus
-Triple mécanisme ? les rotavirus ont un fort tropisme
pour
les entérocytes matures de l’intestin grêle
1- malabsorption :Dérégulation et destruction des entérocytes matures
• Atrophie des villosités => ↓ capacités et surface d’absorption
2- sécrétoire :
• Entérotoxine NSP4 : ouverture canal Cl-/Ca++ => fuite H2O et Cl-
• Activation du système nerveux des entérocytes (SNE)
3- osmotique:la présente de résidus glucidiques dans la lumière intestinale
- protéines virales qui jouent un rôle dans l’efficacité de la réplication virale (VP3, NSP2, VP6
et NSP3),
- l’inhibition de la synthèse des protéines de l’hôte (NSP3),
- la diffusion extra-intestinale du virus (NSP3 et VP6),
- l’entrée du virus dans la cellule (VP4 et VP7)
- la régulation de l’induction d‘interféron (NSP1).
Clinique de la Rotavirus
- Incubation est courte, inférieure à 48 heures
- Les premiers symptômes 1 et 4 jours après la contamination
- L’excrétion du virus dans les selles peut précéder de quelques jours l’apparition des signes
cliniques et persister encore 8 à 10 jours après la disparition des symptômes.
- Typiquement: une diarrhée aqueuse non glairo-sanglante parfois explosive, des vomissements
pouvant précédés la diarrhée, des douleurs abdominales et une hyperthermie modérée à 38°C.
- Les manifestations cliniques d’une infection à rotavirus
varient fortement
d’un individu :
l’âge , de l’exposition antérieure au virus allant de l’infection asymptomatique à des
manifestations sévères avec des diarrhées de malabsorption et/ou sécrétoires.
- Gastroentérites aiguës dans tous les groupes d’âge mais celles-ci sont plus communément
retrouvées chez le jeune enfant entre 6 mois et 2 ans chez qui elles sont par ailleurs
volontiers plus sévères.
-Les infections asymptomatiques à rotavirus sont
habituelles chez l’enfant de 1
à 3 mois du fait
de l’immunité passive maternelle
- Les symptômes cliniques des gastro-entérites à rotavirus ne sont pas
suffisamment spécifiques
pour permettre le diagnostic de la maladie
☲ 2 cas selon OMS:
❖ Définition de cas suspect de rotavirus:
Diarrhée aiguë (< 14 jours) au moins trois selles molles ou liquides dans une période de 24
heures chez un enfant de < 5 ans. Les enfants souffrant de diarrhée sanglante et
d’infections nosocomiales sont exclus.
❖ Définition de cas confirmé de rotavirus:
Un cas présumé avec des selles où la présence de rotavirus a été
confirmée au moyen d’un
test immunoenzymatique (EIA) ou d’une réaction en chaîne à la polymérase (PCR).
Diagnostic virologique des Rotavirus
Techniques diagnostiques et épidémiologiques des Rotavirus (EMC)
❶ Microscopie électronique des rotavirus:
Particules de rotavirus en microscope
électronique en coloration
négative au grossissement
- La technique de référence
- la visualisation de la morphologie caractéristique des particules virales en forme
de roue
- une spécificité de 100 %.
- une sensibilité de 80 % à 90 %
- Le principal avantage de la microscopie électronique est de pouvoir détecter tous
les rotavirus humains (c’est-à-dire les groupes A, B et C)
❷ Techniques conventionnelles des rotavirus
- Les techniques de détection des antigènes de rotavirus directement dans les
selles sont loin
les plus utilisées en pratique courante
- ces techniques ont pour point l’utilisation d’anticorps monoclonaux dirigés contre la protéine
de groupe VP6 et spécifiques des rotavirus du groupe A .
Tests immuno-enzymatiques
- Réalisé Sur microplaque permettant la détection des rotavirus du groupe
A en 90 minutes
environ
- Dilution de selles à 10 % dans un tampon dédié
- reposent sur une mesure objective de la densité optique de la réaction
antigène-anticorps
- excellente sensibilité et spécificité (généralement de 95 %)
Tests immunochromatographiques
- sous forme de test unitaire
- faciles et rapides (10 à 15 minutes)
- dans compartiment « échantillon », deux gouttes d’une solution deselles diluées
- L’échantillon migre alors le long de la membrane et une bande apparaît au niveau des
anticorps spécifiques de l’antigène viral détecté.
- Leur sensibilité est similaire à celle des tests immunoenzymatiques (environ 95 %)
Tests d’agglutination latex:
- sont des tests unitaires rapides (quelques minutes)
- L’antigène provoque l’agglutination des particules de latex recouvertes d’anticorps
anti-VP6.
- La sensibilité et la spécificité de ces tests sont médiocres
- ne sont plus aujourd’hui recommandés
❸ Techniques de biologie moléculaire :
- Les techniques de biologie moléculaire sont plus souvent utilisées en épidémiologie pour
caractériser les souches virales après extraction de l’ARN viral à partir d’une suspension à 20
% de selles dans un tampon approprié
- RT-PCR permet à la fois la détection du génome viral directement dans les selles mais également
de déterminer les génotypes G et P de rotavirus
❹ Culture cellulaire des rotavirus :
- Les rotavirus humains peuvent être cultivés sur une assezgrande variété de
cellules
- les plus classiques étant la lignée continue de rein de singe MA104 ou BSC-1
- Lente et difficile :l isolement en culture cellulaire n’est pasenvisageable comme technique de
diagnostic en routine
Rotavirus Vaccination et Prévention
- Depuis 2006, deux vaccins anti-rotavirus d'efficacité et de sécurité similaires ont été
autorisés:
- un vaccin pentavalent bovin humain (RotaTeq) Administration en 3 doses :
- - 1 dose à 2 mois
- - 1 dose à 3 mois
- - 1 dose à 4 mois
- un vaccin humain monovalent (Rotarix).Administration en 2 doses
- - 1 dose à 2 mois
- - 1 dose à 3 mois
- En avril 2018, la vaccination systématique des nourrissons contre le rotavirus avait été mise
en œuvre dans 95 pays du monde
Ⅲ. Norovirus humain :
Particules de norovirus en microscope électronique en coloration négative
☰ Famille : Caliciviridae
☰ Norovirus est l’un des cinq genres existants de la famille
Caliciviridae
avec les genres Lagovirus, Sapovirus, Vesivirus et Nebovirus.
- Norovirus et Sapovirus sont les deux seuls genres de calicivirus responsables d’infections
chez
l’homme
- Les norovirus présentent une grande diversité génétique et antigénique. On
distingue à ce jour 7
génogroupes (I, II et IV infectent des humains) subdivisés en plusieurs génotypes mais
certaines
souches restent encore non classées
Arbre phylogénétique du genre norovirus (VP1) d'après
Jan vinjé
norovirus Structure
- Taille : 20 – 40 nm
- Virus non enveloppé (nu)
- Capside de symétrie icosaédrique, formée d’une seule protéinepolymérique de 60kDa (unité
morphologique)
- Génome : 01 ARN simple brin linéaire polarité positive
- -protéine VPg jouant le rôle de coiffe à l’extrémité 5’
- -polyadénylée à l’extrémité 3’
- -Taille : environ 7,5 Kb
Organisation génomique et structure de
norovirus
- Le génome est organisé en 3 cadres de lecture ouverts (ORF ou open reading frame) :
- L’ORF1 :les 6 protéines non structurales NS1/2 à NS7.
- L’ORF2 : protéine majeure de capside VP1
- l’ORF3 :protéine mineure structurale, VP2
norovirus Diversité
- Les norovirus sont l’objet d’une variabilité génétique résultant de mutations
ou de
recombinaisons.
- Les souches sont classées en génogroupes (7) subdivisés en génotypes.
- La dénomination utilisée mentionne le génogroupes puis le génotype du
norovirus,ex/ GGII.19 /
génogroupes 2 génotypes 19
- le génogroupe II, le génogroupes le plus répandu, contient actuellement 17 génotypes.
norovirus Épidémiologie
- Ce virus apparaît ainsi comme la première cause de GEA chez les adultes et la deuxième chez les
enfants.
- à l'origine de 18% de la gastro-entérite à tous les âges dans le monde.
- Représentent près de 60% des toxi-infections alimentaires dont l’agent responsable est
déterminé
- Le fardeau économique mondial :4,2 milliards de dollars par an
- Une étude sur les épidémies de gastro-entérite d'origine hydrique a révélé que le NoV était un
agent pathogène majeur, touchant plus de 16 000 consommateurs sur 14 ans.
- Une étude récente a évalué les infections à NoV chez les travailleurs de la santé et les
manipulateurs d'aliments en situation d'épidémie. Ils ont constaté que 59,1% des échantillons de
selles des employés étaient positifs pour NoV
- Les infections à norovirus se produisent tout au long de l'année avec pic
hivernal
- Les études phylogénétiques des souches de norovirus collectées dans le monde
au cours des 2
dernières décennies ont montré que le norovirus évoluait comme le virus de la
grippe avec
l’émergence de nouveaux variants remplaçant les souches précédemment dominantes et entrainant
des pandémies.
- Les nouvelles souches pandémiques apparaissent tous les 2 à 4 ans
norovirus Physiopathologie
- site infectieux se situerait au niveau du jéjunum
- biopsies: des lésions villositaires atrophiantes avec une hypertrophie des cryptes intestinales
et infiltration par des cellules mononucléées
- Cette atrophie villositaire a cependant pour conséquence l’apparition d’une malabsorption
transitoire
- altération du système enzymatique de la bordure en brosse des entérocytes qui est à l’origine
de la diarrhée
- Les muqueuses gastriques et coliques ne présentent quant à elles aucune lésion.
Clinique de la norovirus
- l’incubation est assez courte, entre 4 et 77 heures
- Les gastro-entérites à norovirus sont généralement bénignes chez les enfants
et les adultes en
bonne santé
- symptomatologie incluant nausées, vomissements, diarrhée, fièvre modérée et douleurs
abdominales.
- Des maux de tête et de gorge, des myalgies et une perte de l’appétit ont par ailleurs été
signalés
- La symptomatologie n’excède en général pas trois jours.
- L’excrétion virale dans les fèces est abondante, de 10 7 à 10
10 particules virales par gramme de selles pendant 7 à 10 jours
norovirus Diagnostic virologique
- La microscopie électronique autrefois technique de choix, a été remplacée par les techniques de
biologie moléculaire (RT-PCR et RT-PCR en temps réel)
- Depuis quelques années, on observe également le développement de techniques immuno-enzymatiques
qui toutefois manquent encore de fiabilité et de sensibilité.
Détection des antigènes
- Des trousses de détection des antigènes de norovirus sont disponibles
sous
conditionnement unitaire
- l’avantage d’être faciles et rapides (10 à 15 minutes)
- Ces trousses commerciales sont proposées sous forme d’ELISA ou de tests rapides
immunochromatographique (ICT)
- à partir d’une suspension de selles à 10 % dans un tampon dédié
- sensibilité sont encore médiocres mais leurs spécificités sont proches de 100%.
Détection du génome:
- Les techniques d’amplification de type RT-PCR et RT-PCR en temps réel (RT-qPCR) sont
des méthodes aujourd’hui largement utilisées
- Elles sont devenues les outils standards de détection et de suivi épidémiologique des
norovirus.
- les techniques d’amplification en point final ciblent les régions conservées de la
polymérase (ORF1) et de la protéine de capside VP1 (ORF2).
Norovirus Prévention
Ⅳ. Sapovirus :
☰ Famille : Caliciviridae
☰ Genre Sapovirus /5 génogroupes
- Quatre des cinq groupes (GI, GII, GIV, GV) peuvent infecter les humains
- il existe au moins 21 génotypes pour ce virus
Sapovirus Structure
- Le Sapovirus est un virus à ARN monocaténaire au sens positif et sans enveloppe
- d’une taille d’environ 7,7 kb.
- Le virus a une queue de poly (A) à l'extrémité 3 'mais pas une coiffe 5’.
- Sapovirus a une structure icosaédrique qui contient 180 sous-unités
- Le diamètre de la capside est compris entre 27 et 40 nm
- Le génome de Sapovirus est organisé en deux cadres de lecture ouverts (ORF) bien connus.
- ORF1 code pour les protéines non structurelles et pour VP1, la principale
protéine de la capside.
- VP1 a deux domaines standard, shell (S) et saillant (P)-
- ORF2 code pour les polyprotéines structurelles mineures, VP2.
Sapovirus Épidémiologie
- Les sapovirus sont associés à la fois aux cas sporadiques et aux épidémies de diarrhée aiguë
dans tous les groupes d'âge.
- Au Royaume-Uni, les SaVs ont été détectés dans 3,8% à 8,8% de tous les cas de diarrhée
- Japon, les SaV ont été détectés chez 9,3% à 12,7% des patients souffrant de diarrhée.
- le SaV a été identifié comme l’un des 10 principaux agents pathogènes associés à la diarrhée
modérée à sévère dans les trois groupes d’âge
- Le sapovirus se propage par voie fécale / orale.
- Les particules provenant de l'individu infecté restent viables pendant des années et une dose
infectieuse peut ne contenir que 10 particules.
Sapovirus: Clinique
- Incubation de 1 à 4 jours,
- Les symptômes les plus courants sont les vomissements et la diarrhée.
- des symptômes supplémentaires peuvent survenir. Ceux-ci comprennent: des frissons, des nausées,
des maux de tête, des crampes abdominales et des myalgies - la fièvre est très rare.
-il existe des cas dans lesquels une personne est asymptomatique.
Sapovirus: Diagnostic virologique
Techniques de biologie moléculaire :
- La PCR par transcription inverse (RT-PCR) est l'outil de détection du sapovirus le plus
couramment utilisé en raison de sa réactivité, de sa sensibilité, de sa vitesse et de sa
spécificité.
- Les amorces et la sonde ont été conçues pour cibler la jonction des gènes ARN
polymérase / la jonction des gènes de la capside.
- L'analyse phylogénétique des isolats positifs a suggéré que le test pouvait détecter au
moins les génogroupes SV, I, II et IV.
Méthodes de détection d'antigènes
- Bien que l’ELISA puisse être utilisé pour détecter les antigènes de Sapovirus humains,
il n’est pas couramment utilisé.
- La diversité des nombreuses souches de Sapovirus rend difficile la détection du large
éventail d'antigènes pouvant être présents.
- En raison du nombre d'antigènes possibles, le test ELISA n'est ni aussi précis ni aussi
sensible que les méthodes de détection d'acide nucléique.
Microscopie Electronique
- Les sapovirus se distinguent morphologiquement des autres agents pathogènes de la
gastro-entérite (par exemple, les norovirus, les rotavirus, les astrovirus ou les
adénovirus) par leur morphologie de surface typique "Étoile de David" au microscope
électronique.
- Cependant, cela a une faible sensibilité par rapport aux méthodes de détection d'acide
nucléique.
Negative-stain electron micrograph of a sapovirus with the classical ‘Star of David’
morphology (×200 000)
Ⅴ. Astrovirus humain
- Grecque (astron = star)
☰ Famille : Astroviridae
☰ Genre mamastrovirus (astrovirus des mammifères)
☰ Espèce Astrovirus Humain, sérotypes 1-8 (sérotype 1 prédominant).
Particules de Astrovirus en microscope électronique en coloration négative
Astrovirus: Structure
- Taille : 28 – 30 nm
- Virus non enveloppé (nu)
- Capside : symétrie icosaédrique,
- 03 protéines structurales ( VP32, VP29 et VP26)
- Génome : - 01 ARN linéaire mono-quatinaire de polarité positive :
- -Taille : environ 6,8 Kb
- - Régions non codante : coté 5’ et 3’
- - Coiffe (VPg) en 5’ et queue poly A en 3’.
- - ORF1a et ORF1b ( proteines non structurale )
- - ORF2 ( proteines structurales)
- Virus ronds présentant un aspect de surface en étoile (en microscopie électronique) Les étoiles
peuvent être à cinq ou six branches.
- Le génome est organisé en 3 cadres de lecture ouverts (ORF ou open reading frame) :
- - ORFla : code une sérine protéase et une protéine VPg putative( unknown )
- - ORF1b : L'ARN polymérase ARN-dépendante
- - ORF2 : code pour les protéines structurelles
Astrovirus: Epidémiologie
- évoluant selon un mode sporadique ou épidémique avec un pic saisonnier hivernal.
- L'épidémiologie de ces virus reste mal connue:
- l'absence jusqu'à une période récente d'outils diagnostiques simples
- - l'expression clinique modérée de l'infection qui ne nécessite pas le recours
à des examens virologiques
- touchent essentiellement les enfants de moins de 5 ans, où ils seraient responsables de 2 à 8 %
des cas de diarrhées
- La transmission est fécoorale directe et indirecte, et des infections nosocomiales à
Astrovirus ont été rapportées
Astrovirus: Physiopathologie
- L'astrovirus infecte les cellules épithéliales situées dans les régions inférieures des
villosités et pénètre dans les cellules par le biais d'une cytose clathrine
- Les Astrovirus provoquent des diarrhées de manière non conventionnelle car aucune inflammation
ni mort cellulaire n’est observée mais les jonctions serrées entre les cellules sont perturbées,
ce qui permet un afflux d’eau entraînant une diarrhée
Astrovirus: Clinique
- l'incubation 3 à 4 jours.
- Les infections paucisymptomatiques ou asymptomatiques sont très fréquentes
- L’infection à astrovirus provoque une gastro-entérite caractérisée par la survenue d’une
diarrhée moderé et aqueuse, suivie de troubles tels que nausées, vomissements, fièvre, malaises,
anorexie et douleurs abdominales jusqu'à 4 jours
- la diarrhée dure de 2 à 3 jours
Astrovirus: Diagnostic virologique
- La détection des Astrovirus demeure encore actuellementdans le domaine de l'épidémiologie
- Le diagnostic repose exclusivement sur des techniques de détection directe du virus dans les
selles
Microscopie électronique
- morphologie en étoile, visible sur seulement 10 % des particules virales
- peu sensible et peu spécifique
- les Astrovirus pouvant être facilement confondus avec d'autres virus entériques de
petite taille
- L'immunomicroscopie électronique (IME), fondée sur l'utilisation d'un anticorps
ant-iAstrovirus pour agréger les particules viralesaugmente la sensibilité et la
spécificité de la technique.
Techniques immunoenzymatiques
- L'Elisa est la seule technique de détection des Astrovirus commercialement disponible
- 10 fois plus sensible que la microscopie électronique et beaucoup plus simple
d'utilisation.
Isolement en culture de cellules
- Les Astrovirus peuvent être isolés sur cellules Caco2 en présence de trypsine
- Du fait de sa lourdeur, de son coût et de ses aléas cette technique est surtout
destinée à l'isolement de souches virales à des fins de recherche
Techniques moléculaires
- Les techniques d'amplification génique après rétrotranscription (RTPCR)
- Il existe des amorces qui permettent d'amplifier les principaux sérotypes seulement
- une sensibilité bien supérieure à celle des tests Elisa
- réservées aux études épidémiologiques.
Ⅵ. Adénovirus humain
- Leur nom provient de leur isolement initial des végétations adénoïdes humaines en 1953.
☰ Famille : Adenoviridae
☰ Genre : Mastadenovirus
☰ Sous-groupes : 07 (A à G)
☰ Sérotypes : 75 sérotypes humains
Adénovirus entériques : Les espèces F de l'AdV humain (types 40 et 41) et A
(types 12, 18, 31 et 61) ont été associées à la diarrhée bien que toutes les espèces de AdV
puissent être détectées dans des échantillons de selles.
Adénovirus: structure
-Taille : 70 – 90 nm
- Virus non enveloppé (nu)
- Capside : - symétrie icosaédrique,
- Génome : - 01 ADN linéaire bi-quatinaire
- Taille : environ 35,9 Kpb
- Les principales protéines constitutives de la capside sont l’hexon (sur les faces), le
penton (sommets) et la fibre (spicules).
Adénovirus: Epidémiologie
- La transmission survient par voie fécale-orale ou respiratoire
- L’AdV humain a été détecté entre 1,1% et 3,9% des cas de diarrhée
- Des données préliminaires issues de la réanalyse des échantillons à l’aide de la qPCR ont
montré que le type 40/41 de AdV était le deuxième agent pathogène le plus fréquent chez les
enfants âgés de 0 à 11 mois (après RV)
- le cinquième agent pathogène le plus courant chez les enfants de 12 à 24 mois.
Adénovirus: Physiopathologie
- Les adénovirus infectent les cellules épithéliales des intestins et différentes espèces de AdV
humain ont été détectées dans différentes parties des intestins.
- La cytotoxicité cellulaire entraînant des lésions tissulaires peut être due à trois activités:
- - production de protéines virales,
- - infiltration de substances inflammatoires cellulaires
- - effet de cytokines déclenchées par l’infection virale.
Adénovirus: Clinique
- l'incubation 3 à 4 jours.
- Les infections paucisymptomatiques ou asymptomatiques sont très fréquentes
- L’infection à astrovirus provoque une gastro-entérite caractérisée par la survenue d’une
diarrhée moderé et aqueuse, suivie de troubles tels que nausées, vomissements, fièvre, malaises,
anorexie et douleurs abdominales jusqu'à 4 jours
- la diarrhée dure de 2 à 3 jours
Adénovirus: Diagnostic virologique
Immunofluorescence, test immunoenzymatique, agglutination
- Dans les diarrhées à AdV, la concentration en virus est très élevée, et tous les tests de
détection directe : agglutination, IE,
- immuno-électromicroscopie ont une sensibilité à peu près équivalente à celle de la microscopie
électronique (88 à 100 %).
- Difficile de différencier AdV40 et 41, des autres sérotypes.
Culture virale
- la méthode de référence
- le seul moyen d'identifier les espèces et sérotypes d'AdV.
- les lignées diploïdes : MRC5
- effet cytopathogène (ECP) en 3 à 21 jours« cartes de géographie »
Biologie moléculaire
- ces méthodes se sont intéressées aux séquences les plus conservées du génome de ces virus : le
gène de l'hexon ou le gène VA-RNA.
- La PCR peut être spécifique de l’Adénovirus ou bien multiplex dans le cadre d’un diagnostic
syndromique (PCR multiplex détectant différents virus dont l’Adénovirus).
- Différentes méthodes de détection rapide d’antigènes existent : elles sont particulièrement
adaptées à la recherche d’Adénovirus dans les selles lors d’épidémies de gastro-entérites
ⅸ. Conclusion :
- Les virus représentent l’étiologie la plus importante des diarrhées.
- Les Rotavirus = agents les plus fréquemment Rencontrés lors des gastro-entérites aigües infantiles.
- Cette pathologie fréquente, bénigne le plus souvent est facile à prendre en charge
- Le TRT d’une gastro-entérite aiguë est avant tout symptomatique, et devrait être axé sur la
réhydratation.
- L’amélioration de la prise en charge a réduit de manière spectaculaire la morbidité dans les pays
développés, ce qui contraste avec une mortalité qui reste très élevée chez les nourrissons des pays
en développement.
- Le développement des techniques de diagnostic moléculaire a permis d’améliorer sensiblement la
connaissance de l’épidémiologie des diarrhées virales, principalement en contexte épidémique.