Virus de l'hépatite A : Transmission, Symptômes, Diagnostic, Traitement et Prévention

✑ Dr.Hamzaoui.l

L'hépatite A, une infection virale du foie, reste un problème de santé publique majeur dans de nombreuses régions du monde. Bien que souvent bénigne, elle peut entraîner des complications graves, notamment chez les adultes et les personnes immunodéprimées. Cet article explore en détail le virus de l'hépatite A (VHA), ses modes de transmission, ses symptômes, les méthodes de diagnostic, et les stratégies de prévention, notamment la vaccination.


Ⅰ. Classification/ Structure

Le virus de l'hépatite A (VHA) appartient à la famille des Picornaviridae et au genre Hepatovirus. Bien qu'il n'existe qu'un seul sérotype, sept génotypes ont été identifiés, dont trois (I, II et III) infectent principalement l'homme. Le génotype IA est le plus répandu dans le monde.

ictère conjonctival hépatite A

Ictère conjonctival

Ⅱ. Cycle de multiplication du VHA

- La pénétration du virus se fait suite à une interaction entre les protéines de capside et un récepteur spécifique appartenant à la superfamille des immunoglobulines (TIM1/HAVcr). Une voie de pénétration dans les hépatocytes pourrait également être médiée par les anticorps anti-VHA et le récepteur Fc des immunoglobulines. Le cycle viral se déroule dans le cytoplasme cellulaire en lien avec des structures dérivées du réticulum endoplasmique.

- Après décapsidation, l'ARN est libéré, traduit en une polyprotéine qui sera clivés afin de libérer les protéines fonctionnelles pour la réplication et l'assemblage.

- Les particules néosynthétisées seront relarguées dans les canalicules biliaires au pôle apical des hépatocytes.

Ⅲ. Modes de transmission et épidémiologie

Le VHA se transmet principalement par voie féco-orale, soit par contact direct avec une personne infectée, soit par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Le virus est extrêmement résistant :

Épidémiologie

Chiffres clés : L'OMS estime à 1,5 million le nombre de cas annuels dans le monde, un chiffre probablement sous-estimé en raison des infections asymptomatiques.

Ⅳ. Physiopathologie de l'infection

Le VHA pénètre dans l'organisme par voie orale, traverse l'estomac grâce à sa résistance à l'acidité, et infecte les cellules intestinales avant d'atteindre le foie via la circulation sanguine. La réplication virale a lieu principalement dans les hépatocytes, et le virus est excrété dans la bile à des concentrations atteignant 10⁸ particules virales par gramme de selles.

La destruction des hépatocytes n'est pas directement causée par le virus, mais par la réponse immunitaire de l'hôte, notamment l'immunité à médiation cellulaire. Le VHA n'est pas cytopathique, mais il induit une inflammation et une cytolyse hépatique.

Ⅴ. Signes cliniques et symptômes

Après une période d'incubation de 2 à 6 semaines, l'infection peut évoluer en plusieurs phases :

Particularités

Ⅵ. Diagnostic virologique de l'hépatite A

Le diagnostic repose principalement sur la sérologie :

Faux positifs Faux négatifs
- Une stimulation polyclonale par certains virus du groupe herpes.
- Vaccination anti-VHA : les IgM peuvent être détectées dans les semaines suivant l'injection.
- Peuvent se rencontrer en tout début de cytolyse (fin de phase prodromique), en particulier lorsque le sujet est encore fébrile → Refaire la recherche des IgM les jours suivants (1-3j).

Ⅶ. Traitement et vaccination

Traitement

Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique contre le VHA. La prise en charge est symptomatique :

Vaccination

Le vaccin contre l'hépatite A est très efficace (95 %) et confère une immunité à vie. Il est recommandé pour :

Conclusion

Le virus de l'hépatite A (VHA), avec sa structure résistante et son mode de transmission féco-oral, reste un défi de santé publique. Bien que non cytopathique, il provoque une inflammation hépatique via la réponse immunitaire de l'hôte. Grâce à des outils diagnostiques précis (IgM anti-VHA, RT-PCR), le VHA peut être rapidement identifié. La prévention, notamment par la vaccination et des mesures d'hygiène strictes, est essentielle pour limiter sa propagation. Le vaccin, sûr et efficace, reste la meilleure arme pour protéger les populations à risque et réduire l'impact de ce virus.