Haemophilus Influenzae : Classification, Identification, Infection et Résistance



◉ Origine du nom : Haemophilus influenzae

Le nom Haemophilus influenzae est riche en signification, reflétant à la fois ses propriétés biologiques et son histoire.

Haemophilus :

Influenzae :

◉ Classification / Nomenclature

Haemophilus influenzae appartient au genre Haemophilus, qui comprend 16 espèces, au sein de la famille des Pasteurellaceae. H. influenzae est l'espèce type du genre et se distingue par son besoin de facteurs de croissance spécifiques.

Les souches de H. influenzae sont classées en deux catégories principales : les souches encapsulées (typables) et les souches non encapsulées (non typables, NTHi). Les souches encapsulées sont sérotypées en six groupes (a à f) en fonction de leur capsule de polyribitol phosphate.

◉ Épidémiologie

Haemophilus influenzae colonise normalement les voies respiratoires supérieures des humains. Avant l'introduction du vaccin conjugué, H. influenzae de type b (Hib) était la principale cause de méningite bactérienne chez les enfants de moins de 5 ans, avec un taux de portage de 2 à 4 %. Grâce à la vaccination, ce taux est aujourd'hui inférieur à 1 %. Cependant, les souches non typables (NTHi) colonisent 50 à 80 % de la population et sont responsables d'infections respiratoires récurrentes chez les adultes.

La transmission de H. influenzae se fait principalement par contact direct avec des sécrétions respiratoires. Les infections invasives, comme la méningite ou la septicémie, surviennent lorsque la bactérie traverse la muqueuse respiratoire et pénètre dans la circulation sanguine. Les souches encapsulées, en particulier le type b, sont capables de résister à la phagocytose grâce à leur capsule, ce qui leur permet de se disséminer vers d'autres organes.

◉ Pathogénèse

Haemophilus influenzae est un pathogène opportuniste qui provoque des infections en exploitant les faiblesses des défenses de l'hôte. Sa capacité à causer des maladies dépend de plusieurs facteurs de virulence, dont les plus importants sont sa capsule et ses adhésines.

◉ Maladies

Haemophilus influenzae était autrefois la principale cause de méningite chez les enfants, mais l'introduction du vaccin conjugué a réduit l'incidence de cette maladie de plus de 90 %. Aujourd'hui, H. influenzae reste une cause importante d'infections respiratoires, notamment :

Les souches non typables (NTHi) sont particulièrement préoccupantes chez les adultes immunodéprimés ou atteints de maladies pulmonaires chroniques.

◉ Morphologie et identification

◉ A. Morphologie

◉ B. Culture et croissance


◉ C. Identification

L'identification de H. influenzae repose sur :

◉ Tests de diagnostic en laboratoire

Le diagnostic de Haemophilus influenzae repose sur plusieurs méthodes, adaptées au type d'infection et aux échantillons disponibles (LCR, pus, sang..) :

haemophilus-influenzae technique d'identification

Technique: Lorsqu'il est cultivé sur de la gélose Mueller-Hinton, qui ne contient pas de facteur X ou V, H. influenzae ne se développe qu'entre les bandes imprégnées de facteurs X et V. Les facteurs diffusent dans le milieu, et des colonies sont observées dans les zones où la concentration de chaque facteur est propice à la croissance.

◉ Sensibilité aux antibiotiques

Haemophilus influenzae présente une résistance aux antibiotiques qui peut être intrinsèque ou acquise, nécessitant des tests de sensibilité pour guider le traitement.

◉ 1- Résistance intrinsèque

◉ 2- Résistance acquise

Note : Des précautions doivent être prises lors de la préparation des concentrations d'inoculum (0,5 McFarland) pour Haemophilus spp. ; en particulier, les souches productrices de bêtalactamase de H. influenzae, car des suspensions plus élevées peuvent conduire à des résultats faussement résistants.

◉ Conclusion

Haemophilus influenzae reste un pathogène important, malgré les progrès de la vaccination. Les souches non typables (NTHi) et la résistance aux antibiotiques représentent des défis majeurs pour la santé publique. Des efforts sont nécessaires pour développer de nouveaux vaccins ciblant les souches non typables et pour surveiller l'émergence de la résistance aux antibiotiques. Une meilleure compréhension des mécanismes de virulence et de résistance ouvrira la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.


Références

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