Sommaire :
Sommaire :
La physiologie bactérienne consiste à étudier la nutrition, le métabolisme et la croissance des bactéries en fonction des variations (naturelles ou contrôlées) du milieu dans lequel elles vivent.
c’est l'analyse des besoins élémentaires , énergétiques et spécifiques nécessaires au fonctionnement et à la croissance de la bactérie, ainsi que des facteurs physico-chimiques susceptibles de les influencer .
C’est l’ensemble des transformations chimiques ( anabolisme ou biosynthèse et catabolisme ou dégradation) qui assurent l’élaboration des constituants bactériens et leur fonctionnement .
Dans un environnement optimal, la cellule bactérienne, grâce à son système enzymatique très développé, va donner naissance en peu de temps (20 minutes pour la majorité des bactéries de l'environnement), à deux bactéries filles qui lui sont identiques : On parle de croissance bactérienne. Elle se manifeste par une augmentation numérique des cellules bactériennes et non pas une augmentation de taille comme chez les organismes supérieurs ( homme, animal, plante).
Pour survivre et se multiplier , les bactéries ont besoin d’ une quantité plus ou moins importante de substances minérales et organiques dites substances alimentaires ou nutriments.
La dégradation de ces aliments , que l’on met à leur disposition dans les milieux de culture, va leur fournir les éléments simples (Carbone, Azote, Minéraux) et l’énergie, qu’elles vont réutiliser pour synthétiser leurs propres constituants structuraux et enzymatiques.
Les bactéries ont toutes un certain nombre de besoins communs tels : l’eau, une source d’énergie, une source de Carbone, une source d’Azote et des éléments minéraux. D’ailleurs, en examinant la composition chimique de la cellule bactérienne, on peut deviner ses besoins nutritifs :
❖ Donc, la bactérie aura besoin de 3 types d’éléments nutritifs :
1-a- Les besoins élémentaires :
❖ L’eau : Besoin majeur, il entre dans la composition de tous les milieux de culture.
❖ Le Carbone : C’est un des éléments les plus abondants de la bactérie : il doit être fourni en quantité suffisante .Le plus simple des composés carbonés est le CO2 ou anhydride carbonique. Les bactéries sont classées en 2 catégories :
❖ L’Azote : Les substances azotés entrent dans la composition des protéines bactériennes. L’azote peut être fixé par la bactérie :
❖ Le Phosphore et le Soufre : Ils occupent une place de choix.
❖Phosphore :
Il entre dans la composition des acides nucléiques, de nombreux coenzymes et de l’ATP. Il est incorporé dans la bactérie sous forme de Phosphate inorganique. Il permet la récupération, l’accumulation et la distribution de l’énergie dans la cellule.
❖Soufre :
Il entre dans la composition des acides aminés et des
protéines (groupement thiol). Il est incorporé dans la cellule sous forme de sulfate, de composés soufrés organiques, rarement sous forme de soufre réduit.
❖ L’O2 et l’H2 : sont apportés par l’eau et par l’air atmosphérique. Les éléments cités doivent être apportés en quantités suffisantes.
❖ En plus faible quantité sont apportés les éléments minéraux :
❖ A l’état de traces, souvent apportés par l’eau : Ce sont les les oligo-éléments car ils sont indispensables en quantité infime : Ce sont Ca , Mg , Co , Cu , Mn….
1-b- Besoins énergétiques
❖ Ils couvrent les dépenses engagées dans les processus de biosynthèses. Les bactéries peuvent utiliser comme source d'énergie :
❖ Les bactéries phototrophes font appel à des composés minéraux ou organiques comme sources d'électrons.
❖ Les bactéries chimiotrophes, qui puisent leur énergie à partir de réactions redox ,utilisent des composés minéraux ou organiques comme "donneurs d’hydrogène ou d’électrons" ou "accepteurs d'électrons".
❖ Ce sont des métabolites essentiels que la bactérie n’est pas en mesure de synthétiser par défaut enzymatique et qu’il faut donc lui fournir pour permettre son développement. On les appelle Facteurs de croissance.
❖ Les bactéries sont donc classées en 2 catégories :
❖ Ils interviennent de façon primordiale dans l’obtention d’une culture optimale. En effet, les nutriments doivent être apportés à la bactérie dans les conditions d’environnement qui lui conviennent, sinon, ils peuvent l’inhiber.
a- Température : Selon le comportement de la bactérie vis à vis de la température , on distingue :
b- Le pH : Les bactéries préfèrent un pH neutre ou légèrement alcalin (7 –7.5) mais les limites sont très larges :
c- L’Oxygène : Selon le type respiratoire, on distingue :
d- Pression osmotique : Grâce à une paroi spécifique des procaryotes ( Muréine) qui leur confère une rigidité et une résistance aux chocs , les bactéries tolèrent des variations de concentrations ioniques. Certaines bactéries tolèrent des concentrations salines importantes ex. Enterococcus (6.5% Nacl) Staphylococcus aureus ( 7.5%Nacl)
C’est l’accroissement ordonnée de tous les composants d’un organisme. Si, chez les organismes supérieurs, elle aboutit à une augmentation de taille, chez les organismes unicellulaires (bactéries , levures), elle aboutit à une augmentation du nombre d’individus.
Il y a donc multiplication, toutes les 30mn environ, d’une bactérie, donnant naissance par division , à 2 nouvelles bactéries identiques.
On définit le Temps de génération comme le temps requis pour un dédoublement du nombre de bactéries. ex. E.coli : TG = 20mn, M.tuberculosis : TG = 20 h. On définit aussi le Taux de croissance comme le nombre de divisions par unité de temps (ex. 3 pour E.coli).
Au cours de la croissance, le milieu s’appauvrit en éléments nutritifs disponibles et s’enrichit en produits du catabolisme, souvent toxiques. Des modifications y surviennent, touchant le pH, le potentiel Redox, la pression osmotique …
a- Dénombrement direct des bactéries : les bactéries sont considérées comme des Particules que l’on dénombre à l’état frais ou après coloration.
a-1- Numération totale : on utilise pour cela :
a-2- Numération des cellules viables :
- On peut utiliser la technique de filtration sur membrane, qui concentre les bactéries présentes en faible quantité dans un échantillon liquide ( ex. Colimétrie des eaux).
-Un échantillon a été filtré à l'aide d'un filtre à membrane ne laissant pas passer les cellules bactériennes. Le filtre a ensuite été placé sur un milieu de culture et incubé. Les colonies résultantes sont facilement comptées en utilisant la grille. La valeur résultante est utilisée pour déterminer les unités formant des colonies dans l'échantillon.
b- Mesure de la biomasse :
b-1- détermination du poids sec :
- Des techniques pour mesurer les changements dans la masse cellulaire peuvent également être utilisées pour déterminer la taille de la population. Une approche consiste à déterminer le poids sec microbien. Les cellules en croissance dans un milieu liquide sont recueillies par centrifugation, lavées, séchées à l'étuve et pesées. C'est une technique particulièrement utile pour mesurer la croissance. des champignons filamenteux
- Inconvénient : toute la masse cellulaire est mesurée. De plus , c’est une technique longue et délicate.
b-2- Mesure de la Densité optique (DO) :
On évalue la DO du milieu de croissance en fonction du temps, à une longueur d’onde donnée. En utilisant la Loi de BEER-LAMBERT qui définit les relations existant entre les intensités d'un faisceau lumineux avant et après la traversée d'une culture bactérienne , on peut évaluer la croissance bactérienne en déterminant la Densité Optique de la culture bactérienne.
La mesure de la D.O. se fait à une longueur d'onde allant de 450 à 550nm et les cultures bactériennes sont diluées de façon à obtenir des D.O. inférieures à 0,4 ( les DO évoluent linéairement à la concentration cellulaire).
b-3- Technique de la Cytométrie en flux :
Elle consiste à mesurer un ou plusieurs paramètres spécifiques d’une cellule isolée , entraînée par un flux liquide . Cette technique est couramment appliquée en hématologie . Elle est encore en cours d’évaluation en microbiologie.
c- Marqueurs chimiques
- Il s’agit de dosage des protéines , DNA , ATP, peptidoglycane ..
L'étude de la croissance bactérienne dans le temps ou cinétique de la croissance peut être représenté sur un graphique en portant :
La courbe de croissance obtenue montre alors 6 phases:
a- Croissance continue :
La courbe de croissance est celle obtenue pour une culture bactérienne en milieu non renouvelé. On peut avec des artifices ,obtenir une culture bactérienne maintenue pendant très longtemps en phase de croissance exponentielle :C'est ce qu'on appelle une croissance continue ,obtenue par un apport régulier de milieu nutritif neuf et extraction d'une quantité équivalente de vieux milieu. Ces procédés sont couramment utilisés dans l'industrie pour obtenir des corps bactériens de même âge (préparation de vaccins bactériens), ou des métabolites bactériens (vitamines ) ,des toxines bactériennes (préparation d'anatoxines) en grande quantité.
Un chemostat est construit de telle sorte que la vitesse à laquelle un milieu stérile est introduit dans un récipient de culture est la même que celle à laquelle le milieu contenant les microorganismes est éliminé
b- La diauxie :
En milieu synthétique , lorsque l’on fournit à la bactérie 2 substrats carbonés (aliments limitants ) , on peut assurer 2 modes de croissance :
Cause : au cours de la croissance, l’un des substrats est utilisé en premier jusqu’à épuisement avant que le deuxième substrat ne soit assimilé à son tour.
Physiologie bactérienne: Nutrition et Croissance 2- Physiologie bactérienne: Métabolisme et Applications ⮞
Référence