Le cytomégalovirus (CMV) est le plus grand membre de la famille des virus Herpesviridae et est un virus à ADN,
omniprésent, qui infecte presque tous les humains à un moment donné de leur vie.
La plupart des personnes en bonne santé infectées par ce virus peuvent ne présenter aucun symptôme.
Le diagnostic d'infection à cytomégalovirus est très important dans deux situations majeures :
Chez les patients immunodéprimés, y compris les receveurs de greffe, l'infection à CMV peut être mortelle.
Pendant la grossesse, il est reconnu comme l'infection virale congénitale la plus courante et l’un des principales causes de perte auditive et visuel de votre bébé.
Structure du cytomégalovirus en microscopie électronique
(1. Nucléocapside; 2. enveloppe; 3. tégument)
◉ Prélèvements
Le virus entier, son génome ou ses antigènes sont recherchés
principalement dans le sang(héparine pour la culture, EDTA/sang
tota pour la recherche d’acides nucléiques)
mais aussi dans divers échantillons tels que les urines, la salive, les liquides de lavage
broncho-alvéolaire (LBA), le liquide céphalo-rachidien (LCR), les biopsies, le liquide
amniotique (à partir de la 21ème SA et au moins 6
semaines après la primo-infection), les tissus fœtaux
Sérum (tube sec) pour les recherches sérologiques
Diagnostic de l'infection à CMV pour les personnes de plus de 12 mois
◉ Diagnostic de l'infection à CMV pour les personnes âgées de plus d'un an
◉ Sérodiagnostic CMV
Le sérodiagnostic des infections à CMV repose habituellement sur la
détection
des IgG et des IgM
spécifiques par des techniques immuno- enzymatiques de type ELISA ou des techniques équivalentes
(les techniques d'immunocapture sont à privilégier car elles limitent le risque de réactions
faussement positives liées à la présence de facteur rhumatoïde).
☰ Lors de la détection d'lgM spécifiques du CMV(après une période
d’incubation
de 28 à 60 jours (40 jours en moyenne)), il faut prendre en compte la difficulté
d'interprétation de
ce résultat ( n’indique pas toujours une primo-infection
récente à
CMV ). Elle peut en effet :
être détectée pendant une infection secondaire (réactivation ou réinfection)
être observée du fait d’une stimulation polyclonale du système immunitaire
résulter de la persistance de traces d'lgM plusieurs mois voire années après la
primo-infection
résulter d'une réaction croisée avec les IgM d'autres herpes virus, en
particulier
le virus Epstein-Barr (EBV)
⤑ Test de mesure d’avidité des IgG anti-CMV
la mesure de l'indice d'avidité des IgG anti-CMV permet de différencier une
primo-infection récente d’une infection ancienne.
une faible avidité⟼ primo-infection récente
une forte avidité⟼ infection plus ancienne / infection secondaire
NB:L’interprétation des index d’avidité est délicate et nécessite une très bonne
connaissance
des tests (voir reference N°:01).
⤑ Cas 1: lgM-CMV positif et 'lgG-CMV négatif
Peut correspondre à une primo-infection ou à une
réaction faussement positive. Dans le cas d'une primo-infection, un
deuxième sérum prélevé a quelques jours d'intervalle doit démontrer
une séroconversion au niveau des IgG (avec un indice de l'avidité très faible). L'absence
de séroconversion IgG permettant d'écarter l'éventualité d'une primo-infection
CMV.
⤑ Cas 2: lgM-CMV positif et 'lgG-CMV positif
1- Le diagnostic de primo-infection à CMV peut être porte sur la présence
d'lgM
associée à une faible avidité des IgG. Un contrôle sérologique ultérieur, montrant une
ascension du taux des IgG, apporte un element supplémentaire de confirmation
2- La présence d'lgM anti-CMV avec une forte avidité des IgG peut
résulter lors d'une réactivation ou réinfection récente, d'une
réaction sérologique croisée ou d'une activation polyclonale des IgM
expliquée par le contexte infectieux.
◉ PCR /
gène cible
- Les tests basés sur la PCR en temps réel pour le CMV permettent une détection rapide et
spécifique avant l’apparition de symptômes cliniques, afin d’améliorer le pronostic, ce qui est
particulièrement important chez les patients receveurs d’allogreffes d’organes ou de moelle
osseuse et les patients atteints du VIH/sida.
- Gène cible pour CMV: Gène codant pour la protéine ppUL83
◉ Culture
cellulaire
Cette technique permet d’isoler et conserver les souches virales. Néanmoins, elle n’est
plus
utilisée pour le diagnostic courant de l’infection en raison de son délai de rendu, de
sa
lourdeur
de réalisation et de sa sensibilité inférieure à celle des techniques de biologie
moléculaire
Les cellules de choix sont les fibroblastes embryonnaires humains
de poumon (cellules MRC-5) en monocouches confluentes
d’au moins 48 heures. L’effet cytopathique caractéristique (ECP) du CMV, observé en
microscopie
inversée, est constitué de foyers ovalaires de cellules augmentées de volume et
réfringentes,
qui
progressent
lentement
selon
le
grand
axe
des
fibroblastes.
Un délai de 8 à 20 jours est nécessaire pour observer les premiers foyers mais il
peut aller
jusqu'à
6
semaine
Cytopathique observé du CMV est
classiquement décrit à foyers en « banc de poissons»
La Culture orientée (culture rapide) associe une centrifugation des
prélèvements sur les fibroblastes, et la détection
par immunocytochimie,
après
24
à
48
heures
d'incubation,
des
antigènes
très
précoces (l'antigène immediate-early (IE))
synthétisés
au
cours
du
premier
cycle
de
réplication
virale.
Cette
méthode
est
plus
sensible
que
la
culture
non
orientée
pour
les
prélèvements
contenant
du
virus
libre
(urine
par
exemple)
et
réalisable
plus rapidement. Néanmoins, sa mise en œuvre reste assez lourde. Elle ne permet pas
l’isolement de la souche.
◉ Diagnostic de l'infection congénitale à CMV (âge moins de 1 an)
Un diagnostic anténatal peut être demandé lorsqu’il y a un diagnostic (ou une
suspicion)
d’infection maternelle récente à CMV (surtout survenue pendant la 1
moitié de grossesse),
et/ou une suspicion d’infection fœtale du fait de l’existence de signes échographiques
compatibles
avec
une infection
à
CMV
Ce diagnostic est basé sur une amniocentèse, réalisée au moins 6-8 semaines après la
primo-infection
et
après
la
21
semaine de grossesse, qui permet la réalisation d’un prélèvement de
liquide amniotique à partir duquel rechercher la présence du virus par culture rapide ou PCR
Diagnostic à la naissance :L’excrétion de virus par le nouveau-né est
recherchée par culture rapide ou PCR au cours des
trois premières semaines de vie. Au-delà de 3 semaines
, il ne peut être assuré que
l’infection n’a pas été acquise en post-natal
Un diagnostic tardif peut être demandé chez le nourrisson et le jeune enfant,
asymptomatique à la
naissance, mais qui développe des séquelles dans les cinq à sept premières années de vie, telles
que perte d’audition, retard mental, retard de développement psychomoteur et/ou déficience
visuelle.